Tambouille pour écrivain

Comment je corrige mes manuscrits

Je vais pas vous le cacher, il m’a fallu énormément de temps avant de réussir à écrire un manuscrit jusqu’au bout. Mettre un point final à son histoire, c’est déjà très difficile. Et une fois que ça, c’est fait, il faut passer à l’étape suivante et… corriger.

Comme si la vie était pas assez compliquée comme ça.

Donc maintenant que j’arrive à mener mes manuscrits à terme, j’ai dû aussi apprendre à les corriger.
Spoiler alert, je ne vais pas vous refaire le monde dans cet article. Tout ce que j’ai appris à faire en correction, je l’ai volé çà et là dans des articles de blog ou des vidéos.

Mais à voir si vous y trouver quelque chose qui peut vous servir !

Free writing !

J’ai compris maintenant que j’écrivais beaucoup mieux mes premiers jets si je n’avais pas de plan. En tout cas, pas un plan détaillé, scène par scène. Le fait de préparer un plan me fatigue d’avance et j’ai trop envie d’écrire. Alors, j’écris au fil de l’eau et sans plan. Pour moi, ça fonctionne !

Donc, je me prépare une liste de points que je veux faire apparaître dans l’histoire, et surtout les points pivots de l’intrigue et j’en parle dans cet article.

Par conséquent, mes premiers jets peuvent être un peu bordéliques. Par exemple, mon dernier manuscrit n’avaient tout simplement pas de fin.
Toutefois, il y a une chose dont je suis contente : mes structures se tiennent toujours. Donc mes corrections sont plus souvent des réécritures de scènes bancales, des personnages qui ne sont pas assez développés ou des morceaux d’intrigues à étoffer, mais ce n’est pas une nouvelle architecture entière à retrouver.

Donne-moi le temps

Tout le monde le dit : il faut laisser reposer son manuscrit pour mieux le travailler. Rien de sorcier là-dedans, tu mets ton récit dans un dossier, tu n’y touches plus et tu passes à autre chose.

Pour moi, ce temps doit durer au moins un mois. Mais c’est mieux si c’est plus. Je pense que quatre à six mois, c’est l’idéal.

Par contre, ce que je fais, juste après avoir écrit la fin de la V1, c’est que je note les choses que je sais qui ne vont pas. Ça me donne une première idée du travail qui m’attend et ça me permet de ne pas me lancer complètement à l’aveugle dans mes corrections.

Un plan, enfin !

Après avoir laissé passer du temps, je fais une première relecture (le plus souvent, je télécharge mon manuscrit sur ma liseuse parce que je suis pauvre et radine et que je n’ai pas d’imprimante. Mais c’est beaucoup mieux d’imprimer.)
Là, normalement, je vois plus clairement ce qui fait défaut. Et je fais une simple to do list :

  • Liste des scènes qu’il va falloir récrire
  • Liste des personnages à modifier/supprimer
  • Concepts qui ne vont pas

Et là, LA, je fais ENFIN un plan. Je divise mon roman en chapitres, puis en scènes grâce à un super tableur Excel et j’ajoute deux colonnes :

  • Une dans laquelle je décris toutes les choses qu’il y a à revoir, ou les choses que j’ai aimées dans cette scène pour savoir exactement ce sur quoi je dois me concentrer et retravailler.
  • Une autre dans laquelle je note : Fait, A faire, Pas fait. Et je coche au fur et à mesure de la correction.

Ce travail préliminaire aux corrections peut me prendre plusieurs semaines, mais c’est complètement indispensable pour moi. Comme ça, j’ai une feuille de route très détaillée de ce que j’ai à faire et je n’ai plus qu’à me lancer.

Le grand plongeon dans les corrections

Là, je prends mon bullet journal de l’amour et je me fixe une deadline. J’essaie de la définir en fonction de ma feuille de route et de l’état des lieux faits précédemment. Est-ce que ça va me prendre deux semaines ou deux ans? Quelle quantité de matière je peux corriger par jour/par semaine? Quel(s) morceau(x) de l’intrigue vont me demander le plus de travail?

Et ensuite, j’essaie de voir ce que je peux faire par semaine, puis par mois. Je me fixe des objectifs journaliers très clairs que je prévois à l’avance pour ne jamais me laisser surprendre. Et j’avance avec ce que j’ai noté dans mon tableur Excel qui est toujours ouvert sur mon PC pendant que je travaille.

V1, V2, V3… V42

Je corrige une première fois.
Puis je recommence.
Puis je recommence.
Et à chaque fois, je note ce que j’ai à faire, ce qui me fait encore tiquer. Et ce que j’aime, bien évidemment. C’est important pour le moral, et parce que je veux aimer mes histoires et non pas les dénigrer en permanence.

Et une fois que j’ai terminé toutes ces tournées de correction, je me fais une dernière avant de l’envoyer aux bêtas lecteurs. Celle-ci n’est pas structurelle, ni liée aux personnages, mais simplement à ma prose. Je m’intéresse aux mots, à la synthaxe, j’essaie de rendre mes phrases plus digestes, plus jolies (sans en faire trop, je n’ai pas envie de tomber dans un style lourdingue qui ne me ressemble pas!)

Normalement, à ce stade mon manuscrit est correct. Il a encore des choses à revoir, mais le plus gros est fait. Je peux donc m’envoyer un gros gâteau et jouer à la PlayStation.

Evidemment, tout ce travail est bien joli, mais à un moment, je n’ai plus assez de recul pour continuer le travail sans un regard extérieur. C’est à ce stade là que je vais commencer à recruter des bêtas lecteurs ou à mon éditrice.

Et voilà mon process. J’espère que vous y trouverez de quoi vous aider. Et si vous avez d’autres conseils, je suis toujours preneuse dans les commentaires!

(2) Comments

  1. Je suis curieuse de connaître la différence entre “A faire” et “Pas fait”. Il y a des corrections que finalement tu décides de ne pas appliquer ?
    Je t’envie tellement de ne pas avoir à corriger la structure de tes textes.
    En tout cas pour quelqu’un qui se prétend bordélique, je trouve ton process super clair et bien fichu !

    1. Lea Herbreteau says:

      Le “à faire” c’est plutôt un équivalent de “en cours”. C’est clair pour moi, mais pas forcément pour d’autres !
      Oui mon process est clair, la théorie est claire, mais dans la pratique, c’est autre chose !

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