Tambouille pour écrivain

Peut-on écrire comme on veut?

Fais pas genre, je sais que tu t’es déjà posé la question. Est-ce que j’ai le droit d’écrire comme je veux?

La raison pour laquelle je me suis demandé ça, c’est parce que récemment, j’ai l’impression de m’auto censurer. Je sais pas si tu sais, mais je suis une personne plutôt spontanée, régulièrement victime de diarrhée verbale, et je suis pas du genre à me retenir quand une grossierté veut sortir de ma bouche. Et il en va de même pour mon écriture. J’aime écrire à l’instinct, j’aime utiliser des gros mots, j’aime tourner certaines situations dramatiques en dérision.

Sauf que récemment, c’est différent. Comme je suis dans la phase de correction de mon manuscrit, j’en viens souvent à me relire et à me dire : Léa, c’est pas possible, tu peux pas dire ça.

Vraiment? Je peux pas dire ça?

Déjà, c’est quoi l’autocensure?

L’autocensure, c’est une limitation de soi, imposée par soi-même. Parfois, c’est nécessaire parce qu’il faut bien apprendre à se la fermer, de temps en temps. Parfois ce sont des diktats sociaux ou culturels qui nous incitent à passer sous silence certains sujets.
Dans l’écriture, cela s’applique autant dans le style que dans les thèmes abordés.

Ecrire ce qu’on veut, c’est possible?

Nous vivons dans une période où il est (relativement) possible de parler de tout. Nous jouissons d’une certaine liberté d’expression qui nous permet d’aborder des sujets parfois délicats, et de les traiter sous différents points de vue. Un écrivain est aussi un avocat du diable, et peut se permettre d’amener un même thème et de le traiter par le prisme de deux personnages aux idéaux radicalement différent.

Je pense qu’il faut énormément de courage pour s’emparer d’un sujet sensible et de lui donner de l’ampleur à travers de la fiction. Mais quand j’écris, j’ai souvent peur de mal faire passer tel ou tel message. J’ai des convictions et je voudrais qu’elles transparaissent dans mon récit (c’est un choix personnel, évidemment, tous les auteurs n’ont pas de grands messages à faire passer). Mais … et si ces convictions n’étaient au goût de tout le monde? Et si elles étaient mal interprétées?

Cela donne presque envie de se jeter sur des sujets faciles, traités à répétition par la fiction, qui n’ont ni envergures, ni pouvoir. Mais qui sont… distrayantes.

Quand on décide de toucher des grandes questions, l’autocensure n’est plus possible. Il faut aller au bout du problème, l’aborder sous tous les angles, même les plus dérangeants. Et là, on a le droit de faire ce qu’on veut?

Ecrire comme on veut?

Parlons style, à présent. Le style d’un auteur, sa voix, c’est la façon unique qu’il a de voir le monde, de le disséquer. C’est sa façon propre de jouer avec les mots, d’agencer les phrases.

Certains auteurs ont des voix tranchantes. L’exemple qui me vient immédiatement en tête étant la Grande Virginie Despentes avec son expression crue, sans concession. Elle n’est définitivement pas une adepte de l’autocensure. Despentes écrit brillamment des scènes atroces de viol ou de meurtre et c’est ce style qui lui a valu d’être connue et respectée par le public. Mais c’est aussi cela qui lui a valu d’être rejetée par des dizaines d’éditeurs.
Mais elle a eu le courage d’assumer qui elle était.

Il y a aussi cette idée que “ça passera jamais auprès d’un éditeur/du grand public”. L’idée qu’il faut savoir se restreindre pour trouver une place dans le petit monde de la publication. Et pourtant, je suis intimement convaincue que les lecteurs, moi la première, ont envie de lire un livre, mais aussi un auteur. Une plume particulière, une vision du monde personnelle. Quelque chose qui tranche.

Alors, en ce moment, mon écriture se résume beaucoup à osciller entre ce que j’ai envie de dire comme j’ai envie de le dire, et entre ce qui est “politiquement correct”, ce qui entre dans la doctrine commune. Il y a toujours cette voix dans ma tête qui s’écrit “Nan mais Léa, tu peux pas écrire ça!” à l’instant où mes personnages font une blague de caca.

Alors comment virer l’autocensure?

Ecrire

L’autocensure est une saloperie. C’est un cancer pour l’écrivain. Ca rend l’écriture presque mécanique. Alors quand je sens que je m’autocensure, je me force à écrire comme je veux. J’écris des énormités dans mon manuscrit, je vais trop loin jusqu’à ce que la balance se restaure d’elle-même.

L’équilibre?

Je mets un point d’interrogation ici parce que je ne sais pas si c’est vraiment un conseil ou une balle dans le pied. Faut-il trouver un équilibre entre le politiquement correct et sa véritable voix, sa véritable ambition? (oh, comme j’attends vos réflexions en commentaires!!)
Faut-il faire des blagues de caca, mais le faire dans une prose parfaite?
Accepter de dire ce qu’on veut, mais quand même réserver la bonne morale à la fin du livre?
Franchement, j’en sais rien. Je trouve que c’est un peu trop “play it safe“, et que parfois, il faut y aller à la truelle et casser des murs.

Le recul

Prendre du recul sur ce qu’on écrit c’est souvent nécessaire. Parce qu’au bout d’un moment, on ne sait plus si ce qu’on écrit, c’est vraiment nous, ou la voix dans la tête qui nous indique la (mauvaise) direction à prendre.
L’écriture est une activité salement solitaire. Et même quand on déteste se mêler aux autres, le fait d’être enfermé dans sa propre tête à écrire pendant des heures, il parfois sain de prendre du recul.

Et de se demander, ou de demander à quelqu’un d’autre : est-ce que ce que j’écris, c’est moi et ce que j’ai envie de dire, de la façon dont j’en ai envie?

Revoir sa ligne thématique

Je l’ai déjà dit, mais la ligne thématique, les grandes questions qui émergent d’un récit, pour moi, c’est essentiel. C’est une question latente qui anime les personnages et l’intrigue sans que ni les lecteurs ni les personnages eux-mêmes n’en aient réellement conscience. Parfois ce sont de grandes questions, parfois, c’est juste une morale un peu concon. Mais je pense que de s’arrêter dans son écriture pour revoir sa ligne thématique est important.
S’arrêter et se dire : pourquoi j’écrivains ce message ? Pourquoi m’est-il important.

Accepter son style

Ouais. Pas forcément évident. On est souvent, trop trop souvent, en train de se comparer aux autres auteurs, et à ce qu’ils font de mieux, notamment au niveau du style. Les voix des différents auteurs nous inspirent, ils nous réveillent. Ils nous donnent envie. Et là, on s’aperçoit, que soi-même, on a une voix différente. Une approche différente. Et si cette approche était toute pourrie, au final?
Je pense qu’il faut accepter son style. Avec ses particularités et ses défauts. Et pour l’accepter, il faut le trouver. Et pour le trouver, il faut écrire.

Alors?
Peut-on écrire ce qu’on veut?

Je veux que ça soit le cas.

Je le revendique.

A partir du moment où ça a un sens, une cohérence et qu’on n’incite pas à une haine gratuite et sans fondement, évidemment. Tout peut et doit être dit dans la fiction. Sans caricature, et sans bêtise. Certains ne seront pas d’accord avec moi. Mais chaque auteur a sa personnalité, ses choses à dire, et c’est justement ces diversités de point de vue, de style qui font que le monde littéraire est riche, et qu’il nous encourage à grandir et à réfléchir.

Alors ma grande question, c’est est-ce que tu penses que tu peux écrire comme tu veux?
Est-ce que tu y arrives?

(15) Comments

  1. Je suis assez d’accord avec toi et je pense surtout que “les lecteurs” ne sont pas une grande masse uniforme, il y a des lecteurs qui adorent l’originalité et la provocation, d’autres qui détestent, d’autres qui pensent détester mais finalement se laissent séduire par la plume d’un auteur, etc. De toute façon, on ne plaira jamais à tout le monde. ça me paraît essentiel (c’est presque ridicule de le dire) que ce qu’on écrit nous plaise déjà à nous-mêmes, auteurs.
    Après, il faut aussi savoir pourquoi on écrit. Et encore plus, pourquoi on publie. Parce que publier, ça implique de vouloir communiquer avec d’autres gens. Est-ce que c’est juste pour le plaisir, pour faire passer un message qu’on juge important, et/ou pour produire un best-seller et faire les meilleures ventes possibles ? Chaque envie est légitime, mais en fonction de ce qu’on attend on prendra plus ou moins en compte les attentes des lecteurs potentiels.

    Tu dis qu’écrire est une activité très solitaire, ce n’est pas faux, mais je pense que c’est un peu réducteur. Il y a les bêta-lecteurs, les amis auteurs avec qui on discute, éventuellement les éditeurs ou correcteurs qui donnent leur avis. Ce n’est pas comme si les textes qu’on publiaient n’avaient jamais touché d’autres rétines en-dehors des nôtres (en tout cas, je ne pense pas que ça soit une bonne approche). Donc je pense que dans la majorité des cas il faut suivre son instinct pour écrire, mais en cas de gros doute existentiel, si on ne sait pas du tout quoi faire, il est toujours possible de faire appel à un (ou plusieurs) avis extérieur.

    1. Lea Hendersen says:

      Tu as raison… Mon plus gros problème avec tout ça à l’heure actuelle, c’est que je suis tellement tourmentée par cet état d’autocensure que je n’arrive plus à écrire et encore moins à partager ce que j’écris. Je dis que l’écriture est solitaire, mais c’est sans doute ma manière de l’aborder. Et une manière qui n’est pas la bonne. Donc c’est la grosse remise en question en ce moment !

      1. Les bêta-lecteurs c’est la viiiie 😉 https://lastreetlaplume.wordpress.com/2017/12/04/le-role-des-beta-lecteurs/ #placementdeproduit #aucunehonte
        Dans tous les cas ne te tourmente pas tant, je suis sûre que tu n’es pas si affreusement transgressive et scandaleuse que tu le crois 🙂

        1. Lea Hendersen says:

          Hahahaha!!! Grands dieux non! C’est pas deux blagues de caca qui font de moi une rebelle. C’était plutôt une question de style, de peur de ne pas plaire plutôt que de choquer quiconque ! Après tout, même les personnages les plus controversés peuvent faire chavirer les cœurs des lecteurs!
          Merci pour ton commentaire et pour le lien. Je vais voir IMMÉDIATEMENT. Mon blocage doit aussi venir de ça : j’ai besoin de relecteurs. (Tu es devenue mon messie)

        2. Lea Hendersen says:

          Et tu as raison d’avoir aucune honte pour ton placement produit ! Ahahaha! Il faut partager son blog, c’est important !!

  2. Hervé Sors says:

    Je suis plutôt pour délivrer un message, dans un livre, et faire savoir au lecteur ce que je pense de certaines choses, à travers le narrateur ou les personnages. D’un autre côté, si tu écris une histoire avec des orques et des elfes, évoquer la lutte des classes va tomber comme un cheveu sur la soupe… Il faut essayer de garder sa cohérence au récit. C’est difficile de trouver sa voix, d’être sûr qu’on n’est pas sous influence, qu’on ne dit pas quelque chose qu’on a déjà entendu ailleurs et qui nous a marqué… Question intéressante en tout cas !

    1. Lea Hendersen says:

      Oui c’est difficile, mais est-ce que ça fait pas partie du processus? D’abord, on imite, puis on finit par trouver sa propre voix.
      Quant à évoquer la lutte des classes avec des orques et des elfes… Pourquoi pas?!

  3. J’ai l’impression qu’il y a l’autocensure, et justement la recherche de son propre style. Et la différence est ténue…

    1. Lea Hendersen says:

      C’est ce que je me dis aussi. J’ai tendance à penser que je suis un peu en phase de transition par rapport à mon écriture. Et que cela m’amène à me poser toutes ces questions… !

  4. Hum… pour le thème, l’idée de départ et les personnages, je pourrais me poser la question mais au final, l’envie est trop forte et je la suis. Qu’importe ce que l’univers en pensera.
    Une fois dans l’écriture, je ne me pose plus de question pour la simple raison que ce n’est plus moi qui m’exprime mais mes personnages.
    Certains sont trop bons pour ce monde, d’autres somt bien dégueulases. That’s life!

    1. Lea Hendersen says:

      Je vais m’inspirer de ton commentaire. “Qu’importe ce que le monde en pensera.” Je trouve ça pertinent. Après tout, ce n’est certainement pas en me bridant que je vais produire quelque chose de bon, et encore moins quelque chose qui me motive ou qui me passionne. <3

  5. Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis… À priori, je ne suis pas le genre à m’autocensurer (j’ai plutôt le défaut inverse, je devrais sérieusement apprendre à me la fermer plus souvent!); et pourtant, quand s’approche le moment de la publication, ouais, je flippe, je panique — qu’en penseront les gens, etc.

    Le commentaire de Hervé m’a fait sourire, parce que j’ai écrit un roman avec des orques et des elfes qui traite de lutte des classes, justement (par contre, le résultat ne me plaisait pas pour d’autres raisons, mais j’aimerais bien le réécrire un jour; je pense que c’est une idée très féconde).

    Au niveau du message, je n’ai pas trop peur, parce que ce sont mes convictions, j’y tiens, et je suis donc prête à les défendre. C’est plus… même pas le style; pour moi, c’est la narration. Le choix des scènes, et de m’étendre dans des dialogues qui ne font pas toujours avancer l’intrigue… ou dans des introspections, des sentiments que j’ai très peur que certain-e-s lecteurices trouvent lourdingues. Je pense que c’est d’autant plus fort que j’écris de la romance, et le discours dominant, c’est de se moquer de ces choses-là : ouh la la, c’est cucul, c’est mièvre, c’est niais, c’est sirupeux… Pour moi, ça ne l’est pas, ça fait partie de la vie, mais j’ai cette petite voix en moi qui me dit que ça n’intéressera personne.

    J’ai écrit récemment un article sur le fait de trouver sa voix (sur Romanceville.net), et j’avais l’impression d’avoir trouvé le Graal… mais aucune de mes primo-/bêta-lectrices n’a aimé le texte que j’avais produit et que moi, pour une fois, j’adorais à 100 %. Comme si j’avais enfin eu le courage d’être complètement moi, d’aller au bout de ce que je voulais dire, et le public (enfin, trois personnes) avait réagi en disant : bof, non, je préférais quand tu t’en tenais aux clichés et aux recettes bien rôdées. Ça a un peu flingué ma confiance en moi, et j’en reviens doucement (j’essaie de penser que ce n’est pas la partie “personnelle” qui n’a pas plu, mais des aspects purement techniques que je ne maîtrise pas encore très bien, et que je peux donc changer et améliorer).

    1. Lea Hendersen says:

      Je lis assez peu de romance, probablement parce que je ne sais pas où en trouver de bonnes. Pourtant, j’adore les belles histoires d’amour (j’ai un coeur, contre toute attente!) mais je trouve rarement des histoire prenantes qui ne tombent pas dans le mièvre. Alors, du coup, tu m’as intriguée avec ton style. Si tu as envie de faire lire… Je suis open !
      Surtout que je pense qu’il faut beaucoup de courage et de recul pour réussir à écrire en fonction de qui on est pleinement et de ce qu’on est. Peut-être que tes bêtas n’étaient pas prêts devant un tel changement !
      Et je vais essayer le lien de ton article !! 🙂

  6. Oui pour moi on peut écrire ce qu’on veut comme on veut ^^ Déjà dans les thèmes je ne me censure pas, je peux écrire du thriller comme du contemporain comédie et drame , pour moi on peut tout traiter et parler de tout en fiction mais c’est la façon d’aborder une chose qui est importante pour ne pas être mal compris etc “ligne thématique” est-ce des valeurs dont tu parles et moi oui j’ai des valeurs que je veux retranscrire dans ce que j’écris mais j’écris aussi du thriller qui est paradoxal xd mais c’est mon côté sadisme exutoire après je fais attention à des valeurs que j’ai par ex en étant féministe, contre le racisme etc mais le bien et le mal pour moi c’est plein de nuance, un gentil peut être pas si gentil, un méchant pas si méchant etc avec conscience ou pas etc et c’est un thème qui me tient à coeur aussi étant fan des thrillers j’en lis, j’en regarde, j’en rêve, j’en écris xd! Par contre je ne suis jamais comparée au style des autres etc étant donné que j’écris depuis mes 11-12 ans mais c’est paradoxal mais j’aime lire que depuis mes 27 ans depuis 2017 seulement, enfant je n’aimais pas vraiment lire, je préférais écrire et dessiner et je préférais écrire mes propres fictions que lire ceux des autres, pré-ados je lisais juste quelques mangas et arrivé au lycée ça a été le dégoût de la lecture dont je n’ai plus lu 1 seul livre après le lycée mais heureusement j’ai trouvé le goût, l’envie et le plaisir de lire depuis 2017 seulement en trouvant enfin mes genres de livres qui ne sont pas des classiques dont on me faisait lire au lycée que des classiques que je n’aimais pas lire et que je me forçais xd! J’adore écrire que ça soit de la fiction, des dissert, des analyses, des critiques de films, séries et livres, j’ai aussi déjà écrit un scénario d’une web série que j’ai monté, je me suis un peu essayée aux poèmes aussi et j’adore changer ma façon d’écrire aussi donc moi je n’ai pas un seul style d’écriture mais plusieurs et c’est la combinaison de mes différents styles, de mes différents écrits qui font mon style ^^ Et j’adore mes écrits même mes écrits plus jeunes avec leurs qualités et leurs défauts comme mes dessins j’adore mes anciens dessins avec leurs défauts aussi ^^ par conte pour ” on ne sait plus si ce qu’on écrit, c’est vraiment nous, ou la voix dans la tête qui nous indique la (mauvaise) direction à prendre.” ah moi en écrivant, j’ai appris à mieux me connaitre et seul moi sait si ce que j’écris à un moment c’est moi qui le pense et si à un autre moment c’est le personnage qui le pense et pas moi etc car il y a une part de réalité et vrai de nos pensées mais aussi de faux et de fiction et seul moi peut distinguer le vrai de mes pensées du faux en les mélangeant à de la fiction et aux personnages et à leurs pensées aussi, j’adore cette ambivalence, je peux dire tout ce que je veux par l’histoire mais aussi par mes personnages car oui il y a des mots que disent mes personnages que j’aurai pu dire même de la bouche de mes personnages méchants psychopathes et aussi des paroles qui viennent de mes personnages que je ne pense pas! L’écriture c’est un très bon exutoire

  7. […] bon. J’ai vu une structure émerger (+1), des personnages s’affiner (++1) et surtout, si je voulais parler de sujets graves en y mettant des tas de gros mots et des blagues de cul, je le… Plutôt que de me triturer le crâne en me disant : dois-je suivre les 150 000 principes sur […]

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